Vous sentez-vous souvent profondément connecté aux sentiments et aux émotions des personnes autour de vous ? Etes-vous mal à l’aise dans la foule ? Vous décririez-vous (ou ceux qui sont proches de vous le feraient) comme une personne sensible ?
Si oui, vous pourriez être un empathe, ou plus précisément un hyper-empathe.
Le Dr Judith Orloff, une pionnière dans ce champ, décrit les empathes comme des personnes qui absorbent les joies et les stress du monde comme des « éponges émotionnelles ».
Dans son livre Le guide de survie des hypersensibles empathiques, elle suggère que les empathes manquent des filtres que la plupart des gens possèdent pour se protéger des stimulations excessives, et ne peuvent s’empêcher d’absorber les émotions et les énergies qui les entourent, qu’elles soient bonnes ou mauvaises.
Dans son livre Suis-je hypersensible, Fabrice Midal ne parle pas d’empathe ou d’hyper-empathes, mais se penche sur l’hypersensibilité, qui ont des traits en commun avec les hyper-empathes.
Les hyper-empathes ont une hyper sensitivité aux stimuli extérieurs comme les sons, les personnalités fortes, et les environnements agités. Ils offrent leur amour et leurs soins au monde et ressentent les choses très profondément.
Cela vous semble familier ?
Voici 15 signes qui montrent que vous pourriez bien être un hyper-empathe.
Vous avez une grande empathie
Le terme empathe et son dérivé hyper-empathe (que j’utiliserai dans cet article), provient du substantif empathie, qui est la capacité à comprendre les expériences et les sentiments des autres en dehors de notre perspective personnelle.
Prenons un exemple. Un de vos amis vient de perdre son chien de 15 ans. L’empathie est ce qui vous permet de comprendre son niveau de douleur, même si vous n’avez pas perdu votre chien, et même si vous n’avez pas de chien.
Mais en tant qu’hyper-empathe, vous allez plus loin. Vous ressentez les émotions comme si elles faisaient partie de votre propre expérience. En d’autres mots, la douleur ou la joie des autres devient votre douleur ou joie.
L’intimité peut devenir envahissement
Les hyper-empathes vivent souvent difficilement les contacts très proches. Les relations sentimentales peuvent devenir de véritables challenges pour eux.
Vous voudriez connecter et développer un partenariat qui dure. Mais passer trop de temps avec quelqu’un génère du stress ; vous vous sentez envahi, débordé, et avez l’impression de vous perdre dans la relation.
Vous pouvez aussi avoir la sensation que vos sens sont hyper-stimulés, et de trop longues conversations ou contacts physiques peuvent littéralement vous mettre les nerfs à vif. Mais quand vous exprimez votre besoin de passer du temps seul, vous absorbez le ressenti d’abandon de votre partenaire, et vous vous sentez encore plus stressé et coupable.
Pourtant, poser des limites saines peut aider à réduire ce stress. Vous devez apprendre à vous préserver afin de ne pas torpiller vos réserves énergétiques et émotionnelles.
Vous avez une bonne intuition
N’avez vous jamais eu l’impression d’avoir une puissante réaction viscérale quand les choses n’étaient pas très claires ? Peut-être que vous êtes capable de capter facilement la malhonnêteté, ou que vous savez quand quelque chose est une bonne idée. Ou pas.
Cela peut être un de vos traits d’hyper-empathe à l’oeuvre.
En effet, les hyper-empathes semblent capables de capter les signaux subtils qui leur apportent des informations sur les pensées des autres. L’intuition d’un hyper-empathe lui dit souvent si quelqu’un est sincère ou pas.

Vous vous sentez bien dans la nature
Il est profitable pour tous de passer du temps dans la nature. Mais les hyper-empathes peuvent se sentir plus attirés que la plupart d’entre nous par la nature et les espaces isolés, parce que les environnements naturels leur procurent un espace calme où se reposer de l’envahissement de sensations, sons et émotions qu’ils subissent à longueur de journée.
Vous pouvez vous sentir profondément en paix en vous promenant seul dans une forêt baignée de rayons du soleil, ou en regardant les vagues s’échouer sur le rivage. Même une promenade tranquille dans un jardin ou une heure assis sous un arbre peuvent élever votre esprit, apaiser la sur-stimulation, et vous aider à vous détendre.
Vous n’êtes pas à l’aise dans les lieux fréquentés
Les hyper-empathes peuvent absorber l’énergie positive et négative en étant simplement à côté de quelqu’un. Dans les lieux très fréquentés, ou les endroits à forte activité comme les hyper-centres des villes, ou encore les grandes surfaces, cette sensitivité peut être exacerbée au point d’en devenir difficilement supportable.
Les hyper-empathes peuvent être très facilement débordés par des ressentis plus intenses que la plupart d’entre nous. En effet, si l’on peut aisément ressentir les sentiments des autres, alors on est plus à même d’avoir de la difficulté à gérer le « bruit » émotionnel d’une foule, ou même d’un plus petit groupe de personnes, sur une période de temps étendue.
Quand vous câblez des émotions, des énergies, voire la détresse des personnes autour de vous, vous pourriez vous sentir dépassé ou ressentir un mal-être physique. C’est pourquoi vous pourriez vous sentir plus à l’aise en étant seul, ou en compagnie de très peu de personnes à la fois.
Vous avez du mal à ne pas vous impliquer
Un hyper-empathe ne ressent pas pour quelqu’un, il ressent avec.
Prendre si fortement pour soi les émotions des autres peut vous amener à vous faire du souci : comment pourriez-vous faire quelque chose ? Les hyper-empathes veulent aider. Mais ce n’est pas toujours possible, ce qui peut provoquer un sentiment d’impuissance voire de l’anxiété chez un hyper-empathe.
Il peut vous être difficile de voir quelqu’un se débattre dans les difficultés, et vous pouvez ressentir le besoin d’aider à soulager sa détresse, même si cela veut dire l’absorber.
Se soucier de la souffrance des autres n’est pas une mauvaise chose, mais le souci que vous vous faites pour les autres peut faire de l’ombre à votre besoin de prendre soin de vous-même. Cela peut même mener à un surmenage voire à un burn-out, qui se rencontrent d’ailleurs souvent dans les professions du « care ».
Les gens ont tendance à vous partager leurs problèmes
Les personnes sensitives et hyper-empathiques ont tendance à avoir une capacité d’écoute hors du commun. Vos proches peuvent être réconfortés par votre soutien, et venir vers vous en premier dès qu’ils traversent des difficultés.
Et cette propension à être disponible peut vous rendre difficile la tâche de dire aux autres que vous atteignez un point de saturation. Vous passez des heures au téléphone, au détriment de vos occupations. Je me rappelle que mon mari me glissait souvent à l’oreile, alors que cela faisait plusieurs heures que j’étais au téléphone à écouter les doléances d’une « amie » : « il y a des psys pour ça » !
Il est donc important que vous trouviez un équilibre. Sans limites, « l’hyper-gentillesse » et l’hyper-sensitivité peuvent vous transformer en « décharge » émotionnelle, et vous pouvez vous retrouver à crouler sous cet amas d’émotions qu’on vous envoie à tout va.
On sait que les hyper-empathes sont plus vulnérables à la manipulation et aux comportements toxiques. Votre profond désir de venir en aide à la détresse peut vous faire passer à côté de signes de toxicité.
Une chose à vous rappeler enfin : vous ne pouvez pas grand chose pour quelqu’un qui n’est pas prêt à changer.
Vous avez une grande sensibilité aux sons, aux odeurs et aux sensations
La sensitivité d’un hyper-empathe ne s’arrête pas aux émotions. Il y a beaucoup de points communs entre un hyper-empathe et un hypersensible, et vous pourriez découvrir que vous êtes aussi plus sensible au monde autour de vous.
Cela pourrait signifier que :
- Parfums et odeurs vous affectent plus fortement.
- Sonorités dissonantes et sensations physiques peuvent vous affecter plus fortement.
- Vous préférez écouter les médias à un faible volume, ou vous informer en lisant tranquillement.
- Certains sons peuvent entraîner chez vous une réponse émotionnelle.

Vous avez besoin de temps pour recharger vos batteries
Un niveau élevé de sensitivité à la souffrance des autres peut vous drainer, et les hyper-empathes peuvent se sentir facilement fatigués. Pour ma part, j’ai beaucoup de mal à me retrouver en ville ou dans les grandes surfaces : en peu de temps, je ressens une intense fatigue qui me fait bien souvent renoncer à mes projets et rentrer chez moi.
Les sentiments positifs peuvent avoir le même effet sur vous. Il est donc important de prendre régulièrement le temps de faire un petit « reset ».
Si vous ne prenez pas soin de fuir les débordements émotionnels et de reposer vos sens, vous prenez le risque d’un burn-out, avec un impact néfaste sur votre bien-être, voire sur votre santé.
Avoir besoin de passer du temps seul ne signifie pas que vous soyez un introverti sauvage ! Les hyper-empathes peuvent avoir des personnalités extraverties. Il est possible que les gens vous énergisent, jusqu’à ce que vous soyez débordé.
Les hyper-empathes extravertis peuvent avoir un très grand besoin de bien rééquilibrer la balance entre passer du temps avec les autres, et restaurer leurs réserves émotionnelles et énergétiques.
Vous n’aimez pas les conflits
Si vous êtes un hyper-empathe, vous avez tendance à craindre ou à carrément éviter les conflits.
Votre grande sensitivité peut facilement amener les autres à blesser vos sentiments. Même des remarques lancées sans réfléchir peuvent vous affecter plus profondément que la moyenne, et vous pouvez prendre les critiques plus personnellement.
Disputes et conflits peuvent provoquer plus de stress chez vous, parce que vous ne devez pas seulement gérér vos propres sentiments. Vous absorbez les émotions des protagonistes. Quand vous voulez répondre aux coups, et que vous ne savez pas comment faire, alors le plus petit désagrément relationnel devient difficile à gérer.
Avec le temps, le travail sur soi, une personne empathe va progressivement apprendre à s’entourer de personnes bienveillantes, autonomes et respectueuses, avec lesquelles elle pourra garder son espace et se détendre. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir que les personnes toxiques – qui ont elles aussi un grand sens de l’autre et de l’énergie disponible, finissent par s’éloigner d’elles-mêmes quand elles réalisent qu’il n’y a plus rien à prendre.
Rappelez-vous : une relation se construit à deux. L’autre ne changera pas. C’est à vous de mettre en place les limites qui sont vitales pour votre santé !
Vous avez l’impression de ne pas « rentrer dans les cases »
Malgré leur facilité à se brancher sur les sentiments des autres, beaucoup d’hyper-empathes ont des difficultés relationnelles.
Les autres peuvent ne pas comprendre pourquoi vous devenez stressé et fatigué si rapidement. Vous pouvez avoir du mal à comprendre les émotions et les sentiments que vous absorbez, ou pensez que vous n’êtes pas « normal ». Cela peut vous conduire à vous retrancher des relations, à éviter de parler de votre sensibilité et de partager vos intuitions, ce qui vous donne l’impression d’être à part.
Ce n’est jamais agréable de se sentir à part. Mais essayez de voir votre capacité à être profondément en empathie avec les autres comme quelque chose de spécial. Cela peut ne pas être commun, mais c’est une part importante de qui vous êtes.
Vous avez tendance à vous isoler
L’isolement peut aider les hyper-empathes à se remettre du trop-plein de sensations, et donc s’isoler du monde peut paraître aider. Mais un isolement trop long peut poser des problèmes psychiques.
Il y a différentes sortes d’isolements, et certains sont plus bénéfiques que d’autres. Essayez de prendre du temps dehors le plus souvent possible comme on l’a vu plus haut, méditez dans un parc tranquille, promenez-vous sous la pluie, faites une promenade touristique en voiture, ou encore jardinez si vous en avez la possibilité.
Ces occupations vous procurent de l’apaisement, et la recharge énergétique dont vous avez tellement besoin.
Enfin, si les gens vous drainent facilement, pourquoi ne pas prendre un animal de compagnie ? les hyper-empathes semblent se connecter plus facilement aux animaux et tirer beaucoup de bénéfices de ce lien.

Vous avez du mal à poser des limites
Les limites sont importantes dans toute relation.
Si vous êtes un hyper-empathe, vous pourriez lutter pour vous empêcher de ressentir, et être incapable d’arrêter de donner, même si vous n’avez plus d’énergie en réserve. Vous pourriez croire que les limites signifient que les autres ne comptent pas pour vous, alors que c’est exactement le contraire.
Parce que ce que ressentent les autres ont un tel impact sur les hyper-empathes, les limites en deviennent encore plus indispensables. Elles vous servent à encadrer les mots ou les actions qui peuvent vous affecter négativement, et vous permettent de répondre à vos propres besoins.
Quand vous commencer à être incapable de distinguer vos émotions de celles des autres, c’est qu’il est peut-être temps d’explorer et de mettre en place des limites saines, avec l’aide d’un thérapeute si nécessaire.
Vous voyez le monde autrement
Une compréhension émotionnelle plus profonde que la normale peut inspirer vos intuitions, et vous pouvez capter des choses que les gens « ordinaires » ne voient pas et faire des connexions qui ne sont pas évidentes pour les autres. Ils passent à côté de ce qui vous semble évident, à vous, sans que vous sachiez toutefois l’expliquer.
Mais cette connexion particulière et spéciale au monde peut avoir ses inconvénients. Ainsi les environnements qui ne sont pas sûrs, ou qui laissent peu d’espace à l’expression émotionnelle peuvent saper votre créativité et votre sensitivité. Typiquement l’école ou les emplois dans des administrations ou des entreprises stressantes vous démotivent, vou démoralisent et vous empêchent de grandir.
Avec cette sensibilité, il vous faut un monde où vos émotions et vos ressentis aient leur place, avec des personnes compréhensives. Et ce n’est pas toujours évident dans la société où nous vivons actuellement.
Vous avez du mal à gérer la surcharge sensorielle et émotionnelle
Les hyper-empathes peuvent avoir du mal à s’empêcher d’absorber les émotions des autres et de s’en protéger.
De bonnes pratiques de vie et des limites saines peuvent vous aider à vous protéger, en particulier des énergies et émotions négatives. Car le « tumulte » émotionnel du monde peut occasionner un stress non négligeable quand on ne possède pas les outils pour s’en prémunir.
Rappelez-vous : vos besoins et vos émotions sont aussi importantes que celles que vous absorbez dans votre environnement.
Si vous luttez pour gérer l’hyper-stimulation, vous pouvez vous faire aider, ou consulter des articles qui vous aident à le faire.
Vous trouverez certainement des clés dans mon autre article « Hyper-empathes : comment gérer vos émotions ? »
D’après T.J. Legg, What is an empath ?